Comment détecter les troubles du sommeil chez l’enfant ?

Chez l’enfant, les troubles du sommeil sont fréquents. Ils peuvent perturber la vie quotidienne jusqu’à avoir des conséquences sur le métabolisme et l’horloge biologique de l’enfant. Quels sont les différents troubles du sommeil ? Comment les repérer et quelles sont leurs conséquences ? Décryptage.

L’insomnie : lorsque le sommeil peine à venir

L’insomnie est le plus fréquent des troubles du sommeil chez l’enfant. Selon une étude TNS Sofres, il concerne 25 à 50% des moins de 5 ans. L’insomnie se manifeste par des perturbations de l’installation, la durée et la qualité du sommeil. Plus courtes, moins réparatrices, les nuits sont ponctuées d’éveils en cours de nuit et des difficultés d’endormissement au cours des 30 premières minutes minimum.

Les signes de l’insomnie chez l’enfant sont entre autres :

  • La difficulté à s’endormir seul
  • Un rythme décalé : l’enfant s’endort et se lève tard.
  • L’anxiété : peur du noir et des cauchemars
  • La difficulté à accepter l’heure du coucher par des tactiques d’opposition (entre 18 mois et 5 ans)

L’hypersomnie : lorsque le sommeil nocturne est excessif

L’hypersomnie est un trouble du sommeil rare chez l’enfant. L’adolescent peut parfois en être atteint. L’hypersomnie intervient lorsque le sommeil nocturne est perturbé. Il est désorganisé et excessif avec des phases de somnolence en journée, ce qui peut altérer la qualité de vie (études, vie sociale etc.).

Les signes de l’hypersomnie sont à surveiller de près. Lorsque des épisodes d’endormissement commencent à survenir de façon brutale et incontrôlable, le trouble peut se transformer en narcolepsie.

Les parasomnies : lorsque des phénomènes inattendus perturbent le sommeil

Le terme « parasomnies » regroupe tout un ensemble d’événements indésirables pouvant survenir durant l’endormissement, la phase de sommeil ou au cours des réveils nocturnes.

Sont qualifiées de parasomnies :

  • Le somnambulisme: lorsque l’enfant développe des actes pendant le sommeil profond, sans en avoir conscience. L’enfant déambule les yeux ouverts sans vraiment voir et peut se déplacer sans s’en souvenir le lendemain. Selon une étude publiée par des chercheurs de l’Université de Montréal, 60% des enfants dont les deux parents sont ou furent somnambules sont atteints de cette forme de parasomnie.
  • Les cauchemars: ces rêves qui font peur surviennent dans la phase de sommeil paradoxal, interrompant le réveil de l’enfant. Ils sont très fréquents entre 3 et 6 ans.
  • Les terreurs nocturnes: lors du sommeil profond, les terreurs nocturnes interviennent avec un éveil partiel en début de nuit. L’enfant peut se révéler agité et effrayé (fréquence cardiaque rapide, sueurs…). Inconsolable, il peut lui arriver de crier. Il se rendormira ensuite et n’en aura plus souvenir au réveil.
  • Le bruxisme: l’enfant frotte les dents du bas contre celles du haut en contractant la mâchoire. A long terme, si le bruxisme devient très fréquent, on risque l’usure des dents. Il sera nécessaire de consulter un dentiste.
  • L’énurésie: aussi dite « miction involontaire ». Le terme est employé lorsque l’enfant continue de faire pipi au lit au-delà de l’âge de 5 ans.
  • La somniloquie: l’enfant parle dans son sommeil, prononçant quelques mots et fragments de phrase. Souvent, ces locutions sont en lien avec des événements ou émotions vécues pendant la journée.
  • Les rythmies du sommeil: ce sont des mouvements répétitifs qui surviennent à l’endormissement entre 6 mois et 4 ans (balancement de la tête ou du corps).

Les parasomnies n’ont pas de retentissement sur la qualité de vie, du moment que leur survenue reste épisodique.

Chez l’enfant, leur cause peut être génétique mais, le plus souvent, les facteurs extérieurs favorisent ces phénomènes : fatigue, horaires de sommeil irréguliers, activité physique intense, fièvre, environnement bruyant, changement de mode de vie…

Tandis que l’acquisition de la politesse ou des gestes d’hygiène corporelle fait l’objet d’un apprentissage chez l’enfant, le sommeil est un besoin fondamental. En effet, dormir est inné et les troubles qui peuvent venir altérer la qualité du sommeil sont indépendants de sa volonté. C’est en donnant à votre enfant les clés pour adopter des horaires réguliers au sein d’un environnement calme que vous augmenterez ses chances de faire des nuits paisibles.

Si le sommeil de votre enfant connaît des altérations inexpliquées et durables, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé.