Cannabis et maladies psychiatriques : les liens se resserrent

 

De études sont venues préciser le rôle de la consommation de cannabis dans la survenue de maladies psychiatriques comme la schizophrénie et la dépression.

Depuis les années 90, la consommation de cannabis est de plus en plus importantes chez les jeunes et devient dans certains pays aussi courante que celle de tabac. Plusieurs arguments sont avancés pour expliquer le phénomène, notamment la facilité pour s’en procurer et la lutte contre le tabagisme et l’alcool avec, pour conséquence, l’impression que le cannabis est moins nocif que ces deux substances. Si l’on en croit les dernières études, le temps du leurre est fini ! En effet, on apprenait récemment que la fumée du cannabis était bien plus nocive pour les poumons que celle du tabac. Aujourd’hui, c’est son effet déclenchant dans la survenue des maladies psychiatriques, qui semble se préciser. De nouveaux travaux sont venus conforter ce que l’on pensait déjà depuis une bonne dizaine d’années.

Ainsi, les résultats d’une étude sur 50 000 suédois suivis depuis 27 ans montrent 1,4 % de cas de schizophrénie (maladie psychiatrique qui schématiquement se caractérise par une déconnexion de la réalité) chez les consommateurs de cannabis contre 0,6% chez les non-consommateurs, soit plus du double. Il faut noter également que plus la consommation est importante, plus les signes de schizophrénie sont présents.

Une autre étude portant sur 1600 étudiants australiens a, quant à elle, montré, que l’usage régulier (quotidien ou hebdomadaire) de cannabis était associé à un risque plus élevé de dépression ou d’état anxieux, notamment chez les adolescentes.

Il est utile de préciser que le cannabis n’est pas incriminé définitivement comme cause directe de maladie psychiatrique mais comme facteur déclenchant, c’est à dire favorisant la survenue de signes qui, sans cannabis, seraient restés latents. Il semble d’autre part utile de savoir exactement où est la cause et où est l’effet.

A savoir : un individu qui fume et qui développe une dépression sévère était-il déjà déprimé auparavant ?
Reste que les chiffres sont là et que les liens sont étroits.