En savoir plus sur la pilule du lendemain

pilule du lendemainLorsque la ministre déléguée à la famille et à l’enfant a annoncé que les infirmières scolaires avaient le pouvoir de distribuer la pilule du lendemain au jeunes filles en détresse au sein même des établissements scolaires, les réactions de tous bords n’ont guère été tièdes. La décision du conseil d’état d’interdire sa distribution dans les écoles a des conséquences encore plus graves : les pharmaciens qui jusqu’à présent avaient la possibilité de délivrer la pilule du lendemain sans ordonnance risquent fort de ne plus pouvoir le faire sans la présentation d’une ordonnance médicale.

Comment la pilule du lendemain est-elle délivrée ?

La délivrance de la pilule du lendemain par les infirmières repose sur une circulaire. Le but de cette disposition est de permettre à de nombreuses jeunes filles d’échapper à une grossesse non désirée et donc à la pratique d’une interruption volontaire de grossesse : cette dernière ne peut être réalisée sans l’accord parental ; or nombre de jeunes filles n’osent (ou ne peuvent) avouer à leurs parents leur état et se retrouvent dans une grande détresse morale. Diverses associations de lutte contre l’avortement ont déposé un recours auprès du Conseil d’Etat pour annuler la circulaire en cours. Le Conseil d’Etat leur donne raison et sa décision s’appuie simplement sur des considérations juridiques. En effet, la loi Neuwirth, voté en 1967 stipule que les contraceptifs ne peuvent être délivrés dans les pharmacies que sur prescription médicale. Or, une circulaire ministérielle n’annule pas une loi ! Le gouvernement a immédiatement réagit et présente une modification de cette loi pour la prochaine session parlementaire. Toujours est-il qu’en attendant, même les pharmaciens qui jusqu’à présent pouvaient délivrer la pilule du lendemain sans ordonnance risquent de voir cet exercice interdit! La présentation d’une prescription médicale est exigée par la loi !

Pour ou contre la pilule du lendemain ? La morale de cette histoire est ailleurs. En effet, avoir de bonnes intentions est une chose ; assurer son action dans un cadre juridique en est une autre. Agir dans la précipitation peut avoir des conséquences inattendues : non seulement la délivrance de la pilule du lendemain dans les écoles n’est pas possible, mais elle risque de plus pouvoir l’être dans les pharmacies aux mêmes conditions !